Babylone abaissée
V. 1-15: cf. (És 13. Jé 50Jé 51. Da 5.) Ap 18.1 Descends, et assieds-toi dans la poussière,
Vierge, fille de Babylone!
Assieds-toi à terre, sans trône,
Fille des Chaldéens!
On ne t’appellera plus délicate et voluptueuse.
2 Prends les meules, et mouds de la farine;
Ote ton voile, relève les pans de ta robe,
Découvre tes jambes, traverse les fleuves!
3 Ta nudité sera découverte,
Et ta honte sera vue.
J’exercerai ma vengeance,
Je n’épargnerai personne.
4 Notre rédempteur, c’est celui qui s’appelle l’Éternel des armées,
C’est le Saint d’Israël.
5 Assieds-toi en silence, et va dans les ténèbres,
Fille des Chaldéens!
On ne t’appellera plus la souveraine des royaumes.
6 J’étais irrité contre mon peuple,
J’avais profané mon héritage,
Et je les avais livrés entre tes mains:
Tu n’as pas eu pour eux de la compassion,
Tu as durement appesanti ton joug sur le vieillard.
7 Tu disais: A toujours je serai souveraine!
Tu n’as point mis dans ton esprit,
Tu n’as point songé que cela prendrait fin.
8 Écoute maintenant ceci, voluptueuse,
Qui t’assieds avec assurance,
Et qui dis en ton cœur:
Moi, et rien que moi!
Je ne serai jamais veuve,
Et je ne serai jamais privée d’enfants!
9 Ces deux choses t’arriveront subitement, au même jour,
La privation d’enfants et le veuvage;
Elles fondront en plein sur toi,
Malgré la multitude de tes sortilèges,
Malgré le grand nombre de tes enchantements.
10 Tu avais confiance dans ta méchanceté,
Tu disais: Personne ne me voit!
Ta sagesse et ta science t’ont séduite.
Et tu disais en ton cœur:
Moi, et rien que moi!
11 Le malheur viendra sur toi,
Sans que tu en voies l’aurore;
La calamité tombera sur toi,
Sans que tu puisses la conjurer;
Et la ruine fondra sur toi tout à coup,
A l’improviste.
12 Reste donc au milieu de tes enchantements
Et de la multitude de tes sortilèges,
Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse;
Peut-être pourras-tu en tirer profit,
Peut-être deviendras-tu redoutable.
13 Tu t’es fatiguée à force de consulter:
Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent,
Ceux qui connaissent le ciel,
Qui observent les astres,
Qui annoncent, d’après les nouvelles lunes,
Ce qui doit t’arriver!
14 Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consume,
Ils ne sauveront pas leur vie des flammes:
Ce ne sera pas du charbon dont on se chauffe,
Ni un feu auprès duquel on s’assied.
15 Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à consulter.
Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse
Se disperseront chacun de son côté:
Il n’y aura personne qui vienne à ton secours.
© Louis Segond 1910. Domaine public.